Amateur de jeu vidéo que je suis, j’ai été traversé par une réflexion un jour où je jouais à Overcooked.
Overcooked est un jeu de simulation de cuisine développé par Ghost Town Games et sorti en 2016. Le but du jeu est de surmonter les difficultés et spécificités de chaque niveau pour préparer les commandes et servir les clients en suivant les recettes de chaque plat. La principale force du jeu est qu’il se joue en coopération jusqu’à 4 joueurs. La communication et une bonne coordination est essentielle pour espérer réussir les niveaux dans le temps imparti.
Outre la qualité de son gameplay, lui ayant permis de remporter quelques récompenses, Overcooked présente une autre particularité. Parmi une sélection de personnages tous aussi loufoques les uns que les autres, il nous est donné la possibilité d’incarner un raton laveur en fauteuil roulant.
Il n’est pas rare qu’un personnage ait un handicap dans un film, un jeu vidéo ou une bande dessinée. Il est plus inhabituel, en revanche, de voir un personnage dont le handicap n’est pas lié et n’a aucune incidence sur l’histoire. Dans la plupart des cas, un personnage handicapé sera faible ou, au contraire, tirera un avantage ou une force de son handicap. Les films et comics de super-héros en ont, par exemple, fait leur spécialité. Matt Murdock est un excellent combattant et a développé ses quatre autres sens pour pallier la perte de la vue et ainsi devenir Daredevil. Charles Xavier, quant à lui, est doté de diverses facultés psioniques en dépit de son handicap moteur.
On reproche souvent au cinéma et aux médias en général de ne pas représenter la société adéquatement en termes de genres, d’ethnies et de toutes autres différences et particularités. On peut constater que des efforts sont faits à ce niveau ces derniers temps. On peut pourtant se demander s’il est judicieux de ne dépeindre des personnages en situation de handicap que lorsque le handicap en question a une justification pour être présent dans l’histoire. Le message que cela peut renvoyer est que les handicapés n’ont leur place dans une œuvre culturelle que pour illustrer un rôle dont le handicap est la principale caractéristique.
Au contraire, Overcooked prend le parti d’une inclusion sans condition. Le personnage n’est ni plus fort ni plus faible que les autres. En fin de compte, Raccoon Chef ne fait pas partie du casting pour sa différence ni pour plaire à l’opinion publique mais bien parce qu’il est un chef comme les autres.
De quoi donner l’exemple à Hollywood.